MESSE DU 06/08/23 - Transfiguration du Seigneur - Année A

Allons tous ensemble vers la montagne de Dieu
Levons les yeux vers celui qui nous rassemble
Et sur la route nous accompagne
Allons tous ensemble vers la montagne de Dieu
Levons les yeux vers celui qui nous rassemble
Gloire et Louange à notre Dieu !

1- Partons ensemble à la rencontre
Du créateur de l’univers (bis)
Voici la montagne où se montre
Le Dieu d’amour et de lumière
Voici la montagne où se montre
Toute la tendresse du Père
Allons, allons sur la montagne !

2- Ni dans un tremblement de terre
Ni le tonnerre, ni le feu (bis)
C’est dans une brise légère
C’est dans un souffle silencieux
C’est dans une brise légère
Que se révèle notre Dieu
Allons, allons sur la montagne !

3- Allons là-haut planter nos tentes
Allons veiller près de Jésus (bis)
Dans sa splendeur éblouissante
Que le vieux monde n’a pas vue
Dans sa splendeur éblouissante
Nous découvrons notre salut
Allons, allons sur la montagne !

4- L’heure est venue de le prier
Dans notre montagne intérieure (bis)
En Esprit et en Vérité
écoutez la voix du Seigneur
En Esprit et en Vérité
Aimer Dieu de tout notre cœur
Allons, allons sur la montagne !


MESSE DU 06/08/23
Transfiguration du Seigneur - Année A





« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)




1ÈRE LECTURE, LIVRE DU PROPHÈTE DANIEL :
« Son habit était blanc comme la neige » (Dn 7, 9-10.13-14)

La nuit, au cours d’une vision, moi, Daniel, je regardais : des trônes furent disposés, et un Vieillard prit place ; son habit était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine immaculée ; son trône était fait de flammes de feu, avec des roues de feu ardent. Un fleuve de feu coulait, qui jaillissait devant lui. Des milliers de milliers le servaient, des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le tribunal prit place et l’on ouvrit des livres. Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.




PSAUME
Ps 96, 1-2, 4-5, 6.9

R/ Le Seigneur est roi, le Très-Haut sur toute la terre (Ps 96, 1a.9a)

Le Seigneur est roi ! Exulte la terre !
Joie pour les îles sans nombre !
Ténèbre et nuée l’entourent,
justice et droit sont l’appui de son trône.

Quand ses éclairs illuminèrent le monde,
la terre le vit et s’affola ;
les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur,
devant le Maître de toute la terre.

Les cieux ont proclamé sa justice,
et tous les peuples ont vu sa gloire.
Tu es, Seigneur, le Très-Haut sur toute la terre,
tu domines de haut tous les dieux.




2ÈME LECTURE, LECTURE DE LA DEUXIÈME LETTRE DE SAINT PIERRE APÔTRE :
« Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue » (2 P 1, 16-19)

Bien-aimés, ce n’est pas en ayant recours à des récits imaginaires sophistiqués que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ, mais c’est pour avoir été les témoins oculaires de sa grandeur. Car il a reçu de Dieu le Père l’honneur et la gloire quand, depuis la Gloire magnifique, lui parvint une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous étions avec lui sur la montagne sainte. Et ainsi se confirme pour nous la parole prophétique ; vous faites bien de fixer votre attention sur elle, comme sur une lampe brillant dans un lieu obscur jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs.




ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATHIEU :
« Son visage devint brillant comme le soleil » (Mt 17, 1-9)
Alléluia. Alléluia. Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! Alléluia. (Mt 17, 5)

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmena à l’écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière. Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui. Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, une voix disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! » Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! » Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul. En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre : « Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.




Homélie du diacre Alexandre ROGALA "Missions Etrangères de Paris"

(enfant du pays venu ce jour à la paroisse Notre Dame du Rosaire)

Nous lui remercions de ce bel enseignement

« Ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les
morts. »
Dans le texte d’évangile de ce dimanche , faisant vraisemblablement 1 référence au personnage de la vision de Daniel de la première lecture (Dn 7), Jésus se désigne par une curieuse expression : « Fils de l’homme ». En français comme en grec, langue dans laquelle les évangiles ont été rédigés, l’expression « Fils de l’homme » n’a pas de sens. De plus, curieusement dans l’évangile de Matthieu, contrairement aux autres titres par lesquels Jésus est désigné2, l’expression « Fils de l’homme » est toujours prononcée par Jésus lui-même.
Ce dimanche, j’aimerais avec vous, essayer de mieux comprendre qui est cette mystérieuse figure du « Fils de l’homme » que Jésus se réserve le privilège de nommer. Il me semble en effet, que ce personnage énigmatique pourrait nous permettre de mieux comprendre ce à quoi nous sommes appelés en tant que disciples du Christ.
Si en français et en grec l’expression « Fils de l’homme » ne veut rien dire, en hébreu, un « fils d’homme » désigne l’être humain considéré dans sa condition mortelle. Par exemple, dans le livre du Prophète Ézechiel, le Seigneur s’adresse au prophète en l’appelant « fils d’homme » pour lui rappeler que même s’il est un prophète choisi par Dieu, il reste un homme comme les autres.
La première lecture est tirée du chapitre 7 du Livre de Daniel. Le prophète raconte l’une de ses visions, ce qui nous signale que nous avons affaire au genre littéraire dit « apocalyptique ». Les textes de ce genre littéraire ont beaucoup de symboles qui doivent être décodés par le lecteur, si celui-ci veut saisir le sens de ce qu’il est en train de lire.
Juste avant l’extrait que nous avons entendu, il est question de quatre bêtes qui s’élèvent de la mer, symbole du domaine des puissances du mal. Ces quatre bêtes représentent quatre royaumes hostiles à Dieu a qui est accordée pour un peu de temps, la domination.
Vient ensuite, l’extrait que nous avons entendu. Le prophète Daniel regarde et voit Dieu représenté sous les traits d’un vieillard assis sur un trône de feu, et vêtu d’un vêtement blanc comme la neige.
C’est ici qu’entre en scène un personnage a qui est « donné domination, gloire et royauté ». Le texte nous dit que cet être mystérieux est « comme un fils d’homme ». La conjonction « comme » exprime qu’il ne s’agit que d’une approximation. Il est possible que Daniel veuille laisser à son lecteur une certaine liberté pour interpréter ce personnage. Quoiqu’il en soit, dans notre texte, l’expression « Fils d’homme » traduisant l’araméen bar enasha, porte un sens différent.
L’expression de semble pas désigner un simple être humain mortel. Si nous poursuivons la lecture du texte, nous lisons plus loin : « ce sont les saints du Très-Haut qui recevront la royauté et la posséderont pour toute l’éternité » (v. 18) ou encore « La royauté, la domination et la puissance de tous les royaumes de la terre, sont données au peuple des saints du Très-Haut. Sa royauté est une royauté éternelle, et tous les empires le serviront et lui obéiront. » (v. 27)
En lisant ces versets, nous comprenons que celui qui est « comme un fils d’homme » est d’abord une figure collective, et non pas une figure individuelle. Il semblerait que ce mystérieux personnage soit une représentation du « Peuple des saints du Très-Haut ». L’expression « Fils d’homme » est donc d’abord employée pour désigner une communauté de croyants.
1 Mt 17, 1-9.
2 Seigneur, Christ, Roi des Juifs, Fils de David, Fils de Dieu.
Si l’expression « fils d’homme » dans le Livre de Daniel désigne en premier une communauté de croyants, l’interprétation messianique du mystérieux personnage est possible. De fait, en relisant ce
chapitre 7 du Livre de Daniel, certains croyants juifs l’ont interprété comme annonçant un Messie
victorieux à qui Dieu donne la royauté éternelle.
À l’époque de Jésus, cette interprétation messianique du chapitre 7 du livre de Daniel était sans
doute populaire, et Jésus avait l’audace de s’identifier à ce personnage. Jésus employait d’ailleurs
l’expression avec des articles définis. Avec Jésus, il n’y avait plus d’approximation. Il n’était plus
question d’un personnage « comme un fils d’homme », mais « du Fils de l’homme », c’est à dire
d’une personne concrète. Pour Jésus, nommer le « Fils de l’homme » du livre de Daniel, revenait à
dire « je ». Dans l’évangile de Matthieu, Jésus fait plusieurs fois référence au texte du Livre de
Daniel lorsqu’il parle de la fin des temps. En voici deux exemples :
« Alors paraîtra dans le ciel le signe du Fils de l’homme ; alors toutes les tribus de la terre se
frapperont la poitrine et verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel, avec puissance et
grande gloire. » (Mt 24, 30) et « Toutes les nations seront rassemblées 3 devant lui ; il séparera
les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs » (Mt 25, 32)
Le verset Mt 24, 30 est une preuve que Jésus connaissait le chapitre 7 du livre de Daniel à cause des
mentions des nuées du ciel, et de la gloire. Dans les deux versets il y a une information intéressante.
Jésus indique que le Fils de l’homme sera le juge eschatologique, c’est à dire celui qui jugera les
« tribus de la terre » à la fin des temps.
Le jugement au dernier jour n’est pas l’unique rôle du Fils de l’homme, puisque le livre de Daniel
enseigne que le Fils de l’homme est aussi Roi.
Ces dernières semaines, la liturgie nous a proposé de lire le chapitre 13 de l’évangile de Matthieu
dans lequel, Jésus nous a parlé du mystère du Royaume des Cieux à travers différentes paraboles.
Rappelons-nous l’explication de la parabole du bon grain et de l’ivraie. Jésus a dit ceci à propos de
l’ivraie :
« Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et
ceux qui font le mal » (Mt 13, 41).
Dans l’évangile matthéen, le Fils de l’homme, c’est à dire Jésus, possède un Royaume. Il semblerait
que ce « Royaume du Fils de l’homme » sera tout lieu où, à la fin des temps, le bon grain aura
donné du bon fruit en abondance, et où l’ivraie, c’est à dire les scandales et les fils du mauvais,
auront été retirés pour que le Fils de l’homme règne sans aucun obstacle. Nous avons ici une
conception proche de celle de la vision du prophète Daniel dans laquelle le personne « comme un
fils d’homme » reçoit la domination, la gloire et la royauté qui ne passeront pas.
Ainsi, le Fils de l’homme a deux rôles : celui de juge, et celui de roi.
Mais en quoi cela nous concerne ? Quel est le rapport avec notre vocation chrétienne ?
Il me semble que comme Jésus, nous pouvons nous-aussi, avoir l’audace de nous identifier au
personnage du Fils de l’homme du Livre de Daniel. Dans ce même évangile de Matthieu, quand
Pierre pose cette question à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera
3 Voir aussi Mt 26, 64.
donc notre part ? », Jésus lui répond : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde,
lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez
vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. » (cf. Mt 19, 27-28).
Nous retrouvons dans cette déclaration de Jésus au sujet de ses disciples, les deux rôles du Fils de
l’homme : la royauté avec la mention des « trônes », ainsi que la fonction de « juge ». Pour le dire
autrement, Jésus promet à ces disciples, donc à nous, qu’à la fin des temps, il nous sera donné, la
même domination, la même gloire et la même royauté éternelles que celles qu’il a reçu du Père.
Cette folle promesse ne doit pas nous surprendre. Elle est tout à fait logique, car comme nous
l’avons vu en travaillant la vision du prophète Daniel, le personnage du Fils de l’homme désigne
d’abord une communauté de croyants, et non pas une seule personne. Dans le texte de Daniel, c’est
l’ensemble du Peuple des Saints qui reçoit la royauté, la gloire et la domination.
Comment une telle promesse est-elle réalisable ? Comment est-il possible que nous soyons élevés à
la dignité du Fils de l’homme ?
Il y a deux conditions pour cela.
Dans le texte d’évangile d’aujourd’hui, Jésus donne la première : « Ne parlez de cette vision à
personne, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts ». Jésus nous dit qu’il faut
d’abord qu’il ressuscite pour qu’il reçoive pleinement et définitivement du Père, la royauté et la
gloire qui se manifestent temporairement pendant la Transfiguration. Et pour que Jésus soit relevé
d’entre les morts, il doit d’abord mourir. C’est peut-être la raison pour laquelle l’épisode qui
précède le récit de la Transfiguration est celui de la première annonce de la Passion. Le récit de la
Transfiguration est donc encadré par le mystère pascal.
La deuxième condition pour que nous puissions être élevé à la dignité du Fils de l’homme est que
nous soyons associés à sa mort et à sa résurrection. Et de fait, nous savons que nous le sommes par
le sacrement du baptême.
Toutefois, recevoir le baptême à un moment de notre vie ne suffit pas car nous commettons des
péchés. Puisque par le péché nous nous éloignions de Dieu, tout au long de notre vie, nous devons
continuellement nous efforcer à revenir à Lui, et à demeurer avec Lui.
Dans la deuxième lecture, l’auteur qui écrit sous l’autorité de saint Pierre, fait référence à l’épisode
de la Transfiguration. Mais plutôt que de décrire les aspects spectaculaires de la théophanie, il
choisit d’attirer l’attention du lecteur sur la Parole venant du Ciel affirmant la filiation divine Jésus :
« Celui-ci est mon Fils, mon bien-aimé ; en lui j’ai toute ma joie. ». Puis l’auteur poursuit avec une
remarque intéressante : « Cette voix venant du ciel, nous l’avons nous-mêmes entendue quand nous
étions avec lui sur la montagne sainte. ».
C’est donc lorsqu’il était avec Jésus sur la montagne, lieu par excellence de la rencontre avec Dieu4,
que l’auteur a entendu la voix divine venant du ciel. De même nous aussi, c’est lorsque sommes
avec Jésus, c’est lorsque nous faisons le choix de Jésus plutôt que celui du péché, que nous pouvons
nous-aussi entendre dans notre coeur, cette voix venant du Ciel qui nous dit qu’en Christ, nous
sommes les fils et les filles bien-aimés du Père. Et parce que nous sommes réellement enfants de
Dieu, que nous pourrons un jour partager la même dignité que le Ressuscité ; la même dignité que
le Fils de l’homme.
4 Pensons par exemple aux rencontres de Moïse avec Dieu dans le Livre de l’Exode.
Rendons grâce à Dieu de nous aimer au point de nous transfigurer en véritables frères et soeurs du
Fils de l’homme.
Amen !