Messe du 01/05/22 - 3ème Dimanche de Pâques C

MESSE DU 3E DIMANCHE DE PÂQUES C



RICHESSE DU MYSTÈRE PASCAL tiré du Missel des Dimanches

La liturgie de la parole fait resplendir toute la richesse du Mystère pascal. L’Écriture relate le témoignage des Apôtres, puis la gloire future des élus et, dans l’évangile, nous fait entendre le récit de la manifestation de Jésus ressuscité au bord du lac de Tibériade. Ce qui est proclamé est constitutif de la mission du chrétien, de notre espérance en la vie éternelle et de notre foi en Jésus qui nous invite : "Venez manger".
Dans le récit des Actes (première lecture), les Apôtres reçoivent deux fois l’interdiction de de parler au nom de Jésus : comme eux, nous ne pouvons pas taire la foi qui nous habite. Le croyant, habité par le désir d’annoncer le Christ mort et ressuscité (kérygme), peut à son tour faire sienne cette prière : "Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme et revivre quand je descendais à la fosse" (psaume). Notre vie témoigne alors que nous sommes associés au Mystère pascal.
Or, l’homme n’avance pas sans promesse, sans but et sans vision ; et "toute créature dans le ciel et sur la terre" (deuxième lecture) est invitée à contempler la gloire qui auréole l’Agneau et à vivre le "déjà-là" d’une communion dans la louange. Une telle espérance élargit l’horizon de la mission.
L’apparition de Jésus à ses disciples (évangile) fonde notre foi et notre espérance. Elle nous rappelle la grâce de la charité que Dieu nous fait particulièrement aujourd’hui quand nous nous rassemblons pour célébrer le Christ ressuscité le dimanche. Pour comprendre l’ampleur de cette grâce vécue dans la joie du mystère pascal, tous les détails de cet évangile comptent. Entre autres :
- Le chiffre sept est chiffre de la perfection. Les sept disciples retournent à leur quotidien en allant à la pêche. C’est bien dans l’ordinaire de nos jours, notre pain quotidien, que le Seigneur se révèle,
- Nathanaël de Cana en Galilée était présent aux noces de Cana (Jn 2, 11), il est là présent au présent au repas que Jésus prépare sur le rivage. Tout disciple est désormais heureux d’être invité "au repas des noces de l’Agneau" (Rite de la communion),
- Aujourd’hui encore Jésus se tient sur nos rivages, il nous demande de la nourriture, celle de nos vies ; il nous appelle à suivre sa parole, à reconnaître les fruits de sa grâce et à répondre avec foi : "C’est le Seigneur !",
- Comme Pierre, nous sommes appelées à plonger sans cesse dans la grâce de notre baptême, pour rejoindre le Seigneur,
- "Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson", Jésus est bien celui qui s’est fait pain de notre vie.
Nous sommes invités à reconnaître Jésus ressuscité dans le pain partagé, à en témoigner et à lui rendre grâce.

1ÈRE LECTURE DES ACTES DES APÔTRES : « NOUS SOMMES LES TÉMOINS DE TOUT CELA AVEC L’ESPRIT SAINT » (AC 5, 27B-32.40B-41)

En ces jours-là, les Apôtres comparaissaient devant le Conseil suprême. Le grand prêtre les interrogea : « Nous vous avions formellement interdit d’enseigner au nom de celui-là, et voilà que vous remplissez Jérusalem de votre enseignement. Vous voulez donc faire retomber sur nous le sang de cet homme ! » En réponse, Pierre et les Apôtres déclarèrent : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le suspendant au bois du supplice. C’est lui que Dieu, par sa main droite, a élevé, en faisant de lui le Prince et le Sauveur, pour accorder à Israël la conversion et le pardon des péchés. Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec l’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. »
Après avoir fait fouetter les Apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Quant à eux, quittant le Conseil suprême, ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus.

PSAUME 29

R/ Je t’exalte, Seigneur, tu m’a relevé.
ou : Alléluia.

Quand j’ai crié vers toi, Seigneur,
mon Dieu, tu m’as guéri ;
Seigneur, tu m’as fait remonter de l’abîme
et revivre quand je descendais à la fosse.

Fêtez le Seigneur, vous, ses fidèles,
rendez grâce en rappelant son nom très saint.
Sa colère ne dure qu’un instant,
sa bonté, toute la vie.

Avec le soir, viennent les larmes,
mais au matin, les cris de joie !
Tu as changé mon deuil en une danse,
mes habits funèbres en parure de joie !

Que mon cœur ne se taise pas,
qu’il soit en fête pour toi ;
et que sans fin, Seigneur, mon Dieu,
je te rende grâce !

2ÈME LECTURE DE L’APOCALYPSE DE SAINT JEAN : « IL EST DIGNE, L’AGNEAU IMMOLÉ, DE RECEVOIR PUISSANCE ET RICHESSE » (AP 5, 11-14)

Moi, Jean, j’ai vu : et j’entendis la voix d’une multitude d’anges qui entouraient le Trône, les Vivants et les Anciens ; ils étaient des myriades de myriades, par milliers de milliers. Ils disaient d’une voix forte : « Il est digne, l’Agneau immolé, de recevoir puissance et richesse, sagesse et force, honneur, gloire et louange. »
Toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent, je les entendis proclamer : « À celui qui siège sur le Trône, et à l’Agneau, la louange et l’honneur, la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. » Et les quatre Vivants disaient : « Amen ! » ; et les Anciens, se jetant devant le Trône, se prosternèrent.
Alléluia. Alléluia. Le Christ est ressuscité, le Créateur de l’univers, le Sauveur des hommes. Alléluia.

EVANGILE DE JÉSUS SELON SAINT JEAN : « JÉSUS S’APPROCHE ; IL PREND LE PAIN ET LE LEUR DONNE ; ET DE MÊME POUR LE POISSON » (JN 21, 1-19)

En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson. C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.
Quand ils eurent mangé, Jésus dit à Simon-Pierre : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment, plus que ceux-ci ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes agneaux. » Il lui dit une deuxième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu vraiment ? » Il lui répond : « Oui, Seigneur ! Toi, tu le sais : je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le pasteur de mes brebis. » Il lui dit, pour la troisième fois : « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » Pierre fut peiné parce que, la troisième fois, Jésus lui demandait : « M’aimes-tu ? » Il lui répond : « Seigneur, toi, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » Jésus lui dit : « Sois le berger de mes brebis. Amen, amen, je te le dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Sur ces mots, il lui dit : « Suis-moi. »

HOMÉLIE